What kind of "amant" are you ? Ou comment classer ses amants...

Quand je rencontre un homme, je me demande toujours quel type d'amant il pourrait devenir... Je ne parle pas ici en termes de prouesses et préférences sexuelles (ce genre de classement ne m'intéresse pas vraiment, bien que j'ai quelques anecdotes à raconter...), mais je me réfère plutôt au type de relation que nous allons pouvoir entretenir. Bien sûr, un homme ne peut être rangé dans une catégorie dès la première rencontre. Il faut parfois attendre pour savoir ce qu'il va advenir. Et un même homme peut changer de catégorie en cours de chemin...
J'ai un petit côté méthodique, que Ex me reprochait d'ailleurs. C'est peut être aussi une déformation universitaire, cette manie de dresser des typologies ? Merci Max Weber. Mais c'est plutôt joli, non, d'établir un idéal-type ? Vous devriez me remercier, Messieurs, de suffisamment penser à vous pour prendre la peine de vous caser dans un idéal-type ! Cela ferait presque de vous un type idéal ! Je pourrais me contenter de vous sortir de ma mémoire... Non, je vous garde dans un petit coin de ma tête, de mon armoire aux souvenirs, bien rangés sur les étagères de mes butinages... Encore une fois, une manière aussi de conceptualiser, d'intellectualiser le sexe...

A la faveur de mes expériences, j'ai donc tenté d'établir ces catégories... Mesdames et mesdemoiselles, consoeurs éclairées, si vous en voyez d'autres que j'aurais oubliées ou encore jamais rencontrées, n'hésitez donc pas à enrichir cette entreprises encyclopédique...

• Le "one shot" : son nom veut tout dire... Pour les non-anglophones, je traduis : " coup unique". Inutile donc de s'y attarder davantage... Pour ma part, je n'adore pas le "one shot", même s'il m'arrive régulièrement de le pratiquer en période de disette ou d'absence temporaire d'un représentant des catégories suivantes. Le "one shot" est donc unique car on n'a pas envie de renouveler l'expérience (désastreuse, ou pire, médiocre), ou alors c'est lui qui n'a plus donné suite. Dans le premier cas, l'expérience était suffisamment mauvaise pour que l'on y mette un terme dès l'affaire conclue... Dans la seconde, on n'aurait rien eu contre une "second shot", mais apparemment nous n'avons pas donné satisfaction... Plus difficile à supporter pour l'ego, mais on ne peut pas plaire à tout le monde ! On peut aussi décider que  le "one shot" le sera juste parce que c'est ce dont on a envie... Mais ce n'est pas dans mes habitudes. Pour tout dire, tout autant volage et dispersée que je le suis, je préfère entretenir des relations "suivies" (et multiples) : d'expérience, je sais que le plaisir n'en est que meilleur, agrémenté d'une complicité qui s'établit au fil du temps. Et puis, j'ose le dire, la "chasse à l'homme" est une activité prenante et aléatoire, aussi lorqu'un bon amant est débusqué, je trouverais dommage de le laisser filer... Et les hommes ne sont pas des Kleenex !

• Le compagnon de jeu : Ou plutôt devrais-je écrire les compagnons de jeu... Les compagnons de jeu sont une catégorie d'amants que toute femme devrait avoir impérativement dans sa panoplie, et plus précisément dans le répertoire de son téléphone portable, à l'instar de la "petite robe noire" dans sa garde-robe et des préservatifs dans son sac à main (cf. Comment ne jamais être prise au dépourvu). Il est de même recommandé d'en avoir plusieurs à sa disposition, afin de pallier les indisponibilités momentanées. Le compagnons de jeu est un partenaire, (presque) toujours prêt à accourir à la demande. Il est un vrai scout du sexe, "toujours prêt" à partager avec vous quelques heures, souvent moins, son agenda étant rempli de damoiselles de votre espèce. Il pourrait également être surnommé "5 à 7", même si l'horaire est dans la réalité assez variable. Le compagnon de jeu est souvent marié en ou en couple, et apprécie votre disponibilité tout autant que votre discrétion. Mais il ne faut pas compter sur lui pour des activités extra-sexuelles. Le compagnons de jeu est une relation qui s'installe dans le temps et qui pourrait s'apparenter au "sexfriend", l'amitié étant ici limitée à des échanges brefs et légers : si l'on peut toujours compter sur lui pour une partie de jambes en l'air ou autre friandise, il ne faut pas imaginer qu'il va partager nos états d'âme. Cependant, le compagnons de jeu écoute volontiers le récit de vos butinages multiples et variés, et s'en réjouit pour vous, voire peut être de très bons conseils en stratégie séductrice afin de vous aider à élargir le champ des contrées à butiner. Il ne peut en effet que se réjouir de vos succès et volages aventures, d'abord parce que cela lui assure que vous continuez à rester une camarade de jeu et que vous n'avez pas de vélleités à verser dans l'exclusivité (retournement de situation qui le ferait fuir à grandes jambes), ensuite parce que cela lui permet de vous raconter à son tour ses aventures, et enfin, c'est certain, parce que le récit de vos entreprises séductrices l'excitent et renforcent la complicité de votre relation. De nombreux hommes postulent au titre de compagnons de jeu, mais il faut bien se rendre à l'évidence, rares sont ceux qui sont à la hauteur... En effet, si la théorie séduit, à l'usage, beaucoup manifestent très vite une lassitude devant votre indisponiblité chronique, ou pire ont de plus en plus de mal à supporter votre dispersion volatile et votre propension à dispenser vos charmes par monts et par vaux. Aussi, est-il indispensable de toujours chercher à accroître le nombre de compagnons de jeu...

• Le complice : Le complice est à mon sens, le nec plus ultra de la relation ! Mais c'est l'oiseau rare ! En effet, il conjugue les avantages du compagnon de jeu et du régulier, mais sans les inconvénients ! Vous allez croire que je suis bien exigeante et que je veux le beurre et l'argent du beurre, et c'est vrai ! Le complice est donc un homme avec qui l'on peut entretenir une relation suivie, enrichissante, où se conjugue le plaisir sexuel, des moments partagés et la complicité intellectuelle. Vous me direz que oui, c'est un peu comme l'homme de sa vie, celui que cherche toutes les femmes ! Mais non, pas exactement... Ce que j'entends par là, c'est un homme avec qui vous allez entretenir une aventure, sur le long cours, sans exclusivité, sans partage du quotidien... Quelque chose de léger, où l'érotisme, l'amitié, l'humour, la séduction et le partage de quelques affinités et loisirs s'entremêlent. Le complice est un amant que vous pouvez faire entrer dans votre vie sociale, le présenter à vos amis. Il ne reste pas dans l'ombre de votre vie secrète. Le complice n'exige pas la fidélité, ni une disponiblité constante. Vous êtes présents l'un pour l'autre, pour le meilleur... mais certainement pas pour le pire ! Le complice n'est pas dérangé par vos butinages et vous acceptez les siens avec grâce, même si vous ne vous étalez pas sur les détails. Vous ne vous sentez pas engagée, si ce n'est à être honnête et respectueuse de sa liberté, comme il l'est envers vous-même, et à partager des moments agréables. La relation de complicité s'établit dans le temps, mais n'exclut pas des interruptions. Vous pouvez disposer de plusieurs complices en même temps. Mais soyons réalistes ! Entre les "one shot", les compagnons de jeu, vos amis, votre travail, votre famille et vos loisirs, il n'est pas envisageable d'avoir plus de deux complices à la fois ! Ou alors, envoyez moi vite la recette de l'extensibilité du temps... Bref, le complice est une perle rare, pour tout un tas de raison que toutes les femmes connaissent : comment trouver un homme charmant, attentionné, partenaire sexuel hors paire, intelligent, séduisant ? Et en outre, partageur !

•  Le régulier : Quel vilain mot ! Je suis désolée mais je n'ai rien trouvé de satisfaisant pour résumer cette catégorie... C'est vous dire mon attrait pour la catégorie, que je ne pratique fort heureusement pour moi qu'exeptionnellement ! Je lance même un appel à contributions : envoyez vos suggestions ! Le régulier, c'est la chute de la butineuse... Avec le régulier, vous vous embarquez dans une histoire exclusive parce qu'il prend tout votre temps, et bien que n'ayez pas promis fidélité, de fait, vous vous retrouvez monogame sans avoir eu le temps d'y penser. Vous qui brilliez par votre volatilité, vous retrouvez peu à peu prisonnière d'une relation qui empiète sur votre liberté chérie. L'engagement dans une relation régulière peut se produire pour différentes raisons : il est amoureux de vous et cela vous flatte, il vous gâte et cela vous change, pire vous devenez amoureuse et cela vous plaît. Le régulier peut être une pause, une sorte de "repos du guerrier" de la butineuse... Mais cela n'est pas sans risque ! Vous risquez d'abord de perdre une partie de votre carnet d'adresses qui se lassera de votre indisponibilité à long terme. Votre pouvoir d'attraction va en prendre un coup. Vous risquez également de vous laisser aller, et ne plus être en état de séduction permanente. Ni pour les autres, ni pour le régulier... Il est tombé amoureux d'une butineuse, brillant de ses mille feux et apprêts de séductrice, il se retrouve (et vous dans le même temps) avec une "copine" avec tout ce que cela comporte de banale et quotidien ! Ciel, ne soyons plus jamais des "copines", avec  ce pronom personnel qui vous aliène : "ma" copine ! De source sûre, vous allez finir par étouffer de clautrophobie... Le régulier est donc le faux-pas de la butineuse, à moins qu'il ne soit une sorte de "repos de la guerrière", mais alors très temporaire... Et lorsque la relation se terminera, parce que ne soyons pas chimérique, vous allez finir par étouffer, il vous faudra vous remettre en selle et reconstituer la moitié de votre carnet d'adresses qui sera partie vers des contrées plus clémentes et ne vous aura pas attendue. Le seul avantage, c'est qu'après une telle période d'abstinence, vous allez vous remettre à la cueillette avec une ardeur redoublée !

• L'ex : Dans mon cas, il y a les ex et l'Ex, et la distinction est de taille. Je ne m'étendrai pas ici sur le cas de l'Ex, qui est une entité dont je m'efforce d'oublier l'existence et les ignominies, et que je me refuse ne serait-ce qu'à revoir jusqu'à la fin de mes jours. L'Ex fera sûrement l'objet de quelques textes de ce carnet de notes, voire d'une catégorie à part entière bien que cela soit lui faire trop d'honneur, quand je m'en sentirai le courage. Je veux ici parler des ex-amants. Je ne compte pas dans cette catégorie les "one shot",  qui ne peuvent entrer dans cette catégorie puisque pour être ex, il faut qu'il y ait eu un pendant, et celui partagé avec les "one shot" est trop bref pour qu'il y ait un après significatif. Les ex sont donc d'ex-compagnons de jeu,  d'ex-complices ou d'ex-réguliers. Dans la mesure du possible, sauf si l'ex vous a jeté de manière abjecte, il est recommandé de conserver de bonnes relations avec ses ex, et ce pour plusieurs bonnes raisons qui rendent la vie plus simple et plus agréable :
  • La rupture sans cri, ni larme, ni acrimonie, avec un futur-ex permet de passer plus vite à autre chose et de conserver un souvenir agréable de la relation. Ce qui est tout de même largement plus valorisant que de s'apesantir sur une "erreur" ! Il n'y a pas d'erreur, juste des expériences enrichissantes... et si la relation n'a pas perduré, c'est parce que l'on s'est trompé soi-même, ou à cause du temps qui passe, de la lassitude, d'événements extérieurs sur lesquels on n'a pas prise... Et tout l'intérêt du butinage, c'est qu'il n'y a même pas besoin de mettre en pratique l'adage "un de perdu, dix de retrouvés" ! Les dix vous les avez déjà sous le coude ! Alors inutile d'en faire toute une histoire... Quelques heures, voire quelques jours, de mélancolie sont raisonnables mais guère plus !
    
  • Un ex est toujours un futur amant potentiel ! Peut être pas dans la même catégorie, un complice ou un régulier pouvant être rétrogradé dans une autre catégorie. Mais il faut y penser et ne pas griller toutes ses cartouches. On ne sait ce que l'avenir nous réserve... Pourquoi faire disparaître à tout jamais de votre répertoire un amant qui a su un temps retenir votre attention et votre intérêt ?
  • Un ex a parmi ses amis et connaissances des amants potentiels ! Inutile qu'il vous taille une mauvaise réputation ! Au contraire, il va continuer à dresser de vous un portrait flatteur...
    
  • Pour conserver l'estime de soi et l'image légère et enjouée de la femme que vous avez été pour cet homme et que vous êtes. Bien sûr, ceci est directement lié aux deux raisons précédentes, mais pas seulement. S'il n'est pas convenable, ni souhaitable de passer pour une virago auprès des autres, celà ne l'est pas davantage pour vous-même. Conservez votre légèreté et votre humour, vous ne vous en porterez que mieux !
  Ainsi, dans la mesure du possible, conservez de bonnes relations avec vos ex et des souvenirs agréables de vos anciennes relations, ils et elles ont fait de vous ce que vous êtes : charmante et épanouie !
  

Enfin, je vais ajouter une catégorie que je n'ai jamais encore rencontrée, mais que mes questionnements existentiels actuels m'amènent depuis peu à rechercher. Mon horloge biologique tournant, n'ayant pas rencontré dans une vie antérieure, celui avec qui j'aurais pu faire une halte propice à la construction d'une famille "normale", et refusant désormais de me plier aux astreintes d'une vie de couple, il me faut me rendre à l'évidence, puisque je souhaite avoir un enfant, il va falloir lui trouver un père "hors-norme". Certes, je pourrais faire comme un certain nombre de mes consoeurs et me "faire faire un enfant, dans le dos". Mais une certaine éthique me retient... Je trouve dégradante l'idée de ne voir en un homme qu'un simple géniteur, et surtout je souhaiterais que mon enfant ait un père identifiable, voire présent. La vie est déjà compliquée, j'aimerais pouvoir conter à cet enfant un mythe fondateur qui ne le leste pas à jamais de névroses et questions sans réponse. Bref, élever un enfant seule, d'accord et de manière pensée et assumée ; avoir un enfant seule, avec un père dans la nature, pas avant que je n'ai épuisé toutes les possibilités !

• Le père potentiel : Ne fuyez pas Messieurs ! Je ne cherche pas à vous mettre le fil à la patte ! Loin de moi cette idée liberticide et saugrenue... Le père potentiel est celui qui partagerait un désir d'enfant, ou tout du moins qui ne refuserait pas d'en assumer quelques responsabilités, essentiellement celle d'être présent pour l'enfant, mais qui ne souhaiterait pas m'avoir pour compagne, ni partager un quotidien... mais avec qui je partagerai un minimum d'affinités et de manière de voir la vie qui nous permettrait de faire grandir un enfant dans l'amour et l'équilibre... Je sais que j'en demande beaucoup, mais peut être qu'un tel oiseau rare existe quelque part dans la galaxie... Et je me demande si je ne devrais pas prospecter dans les associations gays... Il me semble qu'un certain nombre de gays partage mon problème, bien que pour des raisons fort différentes... Parce qu'à ce jour, seul quelques compagnons de jeu ont proposé leur "petite graine", mais connaissant leur état de service, je les imagine mal dans le rôle... S'ils sont tout prêts pour deux ou trois à me faire ce cadeau, ils sont très clairs sur la suite des événements... D'autant que certains ont déjà semé en toute inconséquence...